Visite à Cidambaram

Aujourd’hui, j’ai pris mon courage à deux mains et suis partie en vadrouille à l’extérieur de Pondichéry. Je devais partir avec deux filles de l’alliance française, mais elles se sont désistées au dernier moment parce qu’elles étaient fatiguées. Qu’à cela ne tienne, je décide d’y aller quand même et de choisir une destination facile pour voir comment ça se passe.
Le trajet de bus est plutôt sympa, si ce n’est que la musique et les haut-parleurs réglés sur suraigu m’ont explosé les tympans pendant 2h. J’ai appris que les hommes ne s’assoient jamais à côté des femmes, sauf mari et femme bien entendu et que les gens qui ne peuvent pas s’asseoir balancent leurs affaires par la fenêtre à ceux qui sont assis pour qu’ils les gardent pdt le trajet. C’est ainsi que je me suis retrouvée avec toute une pile de cahiers d’écoliers sur les genoux.

Pendant le trajet, j’ai discuté avec une fille très gentille, Vanitha, qui parlait super bien anglais. On a discuté mariage, traditions… Elle allait voir son amoureux, à 5 h. de là où elle habite, sans que ces parents soient au courant. Ils doivent se marier dans 4 ans. Lorsque nous sommes arrivés, il m’a accompagnée en moto jusqu'au temple qui m’intéressait, ce qui m’a évité de me perdre.

Le temple est impressionnant, mais l’ambiance est bizarre à l’extérieur. C’est un des lieux saints les plus importants de l’Inde du sud, avec un linga en cristal que je n’ai pas vu. L’endroit est rempli de prêtres qui ont les cheveux ramenés à l’arrière de la tête et rasés sur le front. J’arrive au moment de la puja de 11h (la bénédiction). L’endroit est tellement fréquenté, la cérémonie est tellement mise en scène que je trouve que cela manque un peu d’authenticité. Je me trompe sans doute. Les photos sont interdites et les prêtres ne rigolent pas avec ça. C’est dommage, il y a de grands couloirs remplis de piliers que j’aurais bien aimé vous montrer.
A l’extérieur, il y a de très belles sculptures sur les murs des gopura (entrées monumentales) et puis toute la série de sculptures en stuc, ripolinées, récentes.

En fait, Cidambaram est le lieu de naissance de la figure de Siva dansant, qui prendra une importance particulière en Inde du Sud et sera en quelque sorte la sculpture-symbole du règne des Colas entre les IXe et XIIe siècles environ. Le temple est notamment célèbre pour ses représentations des 108 positions du Bharata-natyam, la danse classique du sud de l’Inde.

C’est beau, mais c’est quand même chiant d’être toute seule. Je ne m’éternise pas et rentre sur Pondichéry dans l’après-midi.