Auroville

Auroville est une ville très particulière située à environ 10 km au nord de Pondichéry. Comme tout n’est pas très clair dans ma tête alors je vais m’aider de mes guides et de la visite de dimanche pour rédiger ce paragraphe (Le routard 2008 et le guide bleu Inde du Sud)

A l’origine, il y avait Sri Aurobindo, un penseur indien réfugié à Pondichéry au début du XXe siècle pour fuir les anglais contre lesquels il avait participé à quelques révoltes. Il consacre sa vie à l’étude et à la méditation, entouré de nombreux disciples. Dans les années 1920, il est rejoint par une française, Mirra Alfassa, qui devient sa plus fervente fidèle, compagne spirituelle et finalement successeur. Il se fait appeler La Mère. Ensemble ils ont développé l’ashram (nom générique pour n’importe que lieu d’étude).

Sri Aurobindo et la Mère avaient également un autre projet, celui de construire une cité idéale où des hommes et des femmes de tous horizons vivraient dans la plus parfaite harmonie, motivés par une spiritualité globalisante dépassant les concepts sectaires des religions, des nationalités ou de politique.
« Auroville appartient à toute l’humanité. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s’élancer vers les réalisations futures. Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner son corps vivant à une unité humaine concrète ». Voici un texte extrait de la charte fondatrice d’Auroville, en 1968.
Auroville reste toutefois une cité ouverte vers le futur et les technologies les plus innovantes côtoient les artisanats les plus traditionnels.
Aujourd’hui, 1600 habitants occupent la ville, de toutes les nationalités. Ce sont majoritairement des indiens, puis des français.

L’architecture de la cité essaye de transcrire cette philosophie (mystique) complexe. Matérialisant l’essence spirituelle du projet, le matrimandir est le point névralgique d’Auroville. Les idéaux exprimés sont nombreux et un peu pompeux, limite naïf : aspiration, égalité, progrès, courage, sincérité, générosité, réalisation, paix... De plus, la Mère semble avoir développé un goût particulier pour les symboles : le point au centre symbolise l’unité, les pétales de lotus le pouvoir d’expression, l’anneau des 12 jardins intérieurs correspondant aux 12 attributs de la Mère suprême… etc. etc. Mais il ne faut pas oublier que cela se passe dans les années 1960.

C’est un résumé un peu brutal de l’expérience humaine que représente Auroville qui demanderait beaucoup plus d’explications, mais je ne veux pas vous assommer.
Les questions autour de ce projet restent nombreuses. Personnellement je n’ai pas d’avis définitif sur la question. De l’extérieur, les idées sont belles mais sont-elles applicables et sont-elles appliquées ?   
Aujourd’hui, pour vivre, Auroville a développé un commerce efficace et soutenu. Le site, superbe, attire les indiens ou européens riches.  Certains semblent penser que certaines idées sont corrompues, mais tant qu’on y a pas vécu, que peut-on savoir réellement ?